Le Nazi et le Barbier
Fiche d’identité :
Nom de l’accusé : Itzig Finkelstein, anciennement Max Schulz
Profession : Coiffeur
Profession complémentaire : Génocidaire
(je n’exerce pas actuellement)
Date de naissance : 15 mai 1907
Lieu de naissance : Wieshalle
Cheveux : Frisés
Yeux : De grenouille
Nez : Crochu
Lèvres : Charnues
D’après Edgar Hilsenrath
Mis en scène par Tatiana Werner
Avec : David Nathanson
Lumières : Anaïs Souquet
Prochaines représentations
Le comédien effectue toutes ces mues avec une maîtrise impressionnante, faite de ruptures de ton, évidemment, mais aussi de ruptures de jeu, ce qui est beaucoup plus fort. Au début du spectacle, il ose une outrance et une vulgarité si dérangeantes (pour raconter l’enfance du futur nazi) qu’on se demande ce que c’est que ce spectacle qui en fait « tellement ». Et puis très vite, on comprend que le « trop » fait partie de l’expérience à vivre, pour l’acteur comme pour le public. Car c’est bien l’expérience de spectateur qu’il s’agit d’interroger tout au long de cette histoire où le regard des autres aura tant compté.
On n’en perd pas une miette à mesure que Nathanson bondit d’un épisode à un autre, personnifiant au fil de son soliloque chaque personnage avec une gestuelle concise et caustique. L’ensemble parvient à conserver le rythme et l’esprit déjantés qui font toute la puissance du « Nazi et le Barbier ». Et jette une lumière nouvelle sur ce texte qui, derrière ses airs désinvoltes, nourrit une réflexion perçante sur la culpabilité, la barbarie et l’expiation.
Un comédien étonnant, une très belle découverte.
Adaptée du roman d’Edgar Hilsenrath, « Le Nazi et le Barbier » est une histoire saisissante, jouée et mise en scène avec talent.
David Nathanson, seul en scène, convoque ses talents d’interprète et de conteur et nous happe d’entrée. Il a été parfaitement dirigé par Tatiana Werner qui signe une mise en scène nerveuse enchaînant dans un bel équilibre scènes loufoques et scènes à forte intensité dramatique. Précipitez-vous !
Sous la direction de Tatiana Werner, en campant des personnages à l’humanité aussi sombre que parfois lumineuse, David Nathanson livre avec intelligence et éloquence sensible ce récit confessionnel qui mêle le réalisme cru et le grotesque de la farce et l’effroi et l’humour noir du drame burlesque.
On ne sort pas indemne d’un tel spectacle, adaptation d’un roman paru quelques décennies seulement après l’époque qui l’a inspiré (…) L’acteur dans un seul en scène terrifiant, énonce avec la plus parfaite froideur les atrocités dont il se glorifie. Pour que les spectateurs ne puissent que dire, bouleversés : « plus jamais ça » .